Critique de Castlevania, le jeu NES sur Netflix

CET ARTICLE EST GARANTI 100% SANS SPOILER !

Netflix vient de sortir sa nouvelle adaptation ! En effet, Castlevania, la franchise phare des jeux-vidéo du même nom vient d’arriver sur la plateforme. Une bonne nouvelle pour les fans ainsi que les amateurs d’ambiances lugubres et vampiriques.

Le début de cette série d’animation américaine, qui s’inspire de Castlevania III : Dracula’s Curse, paru en 1989 sur Nintendo NES est composé de 4 épisodes de 24 minutes. Elle bénéficie de la notation « not for kids » qui démontre bien évidemment la violence et l’ambiance pesante de cette première saison. Nous sommes prévenus.

Une série animée japonaise, mais pas trop

Netflix est de plus en plus intéressé par les séries animées japonaises. On le voit avec leur future adaptation de Death Note ou avec différents titres disponibles sur la plateforme comme Assassination Classroom ou encore Fullmetal Alchimist. Castlevania subit un traitement différent. Ce n’est pas l’adaptation d’un manga mais d’un jeu vidéo, qui plus est japonais, à la sauce USA. La non-présence d’une version originale japonaise peut poser problème pour certains (j’en fais malheureusement partie). Le doublage en VO et en VF reste fort simpliste et je n’ai à aucun moment ressentis une émotion d’épouvante suscitée par le comte Vlad Dracula

Le casting était pourtant intéressant avec Richard Armitage (The Hobbit) dans le rôle du chasseur de vampire Trevor Belmont et James Callis (Battlestar Galactica) dans le rôle d’Alucard. J’attends plus de présence et de ténacité de la part de ces derniers dans les conflits qu’ils rencontrerons dans la deuxième saison.

De plus la série jouit d’une écriture exceptionnelle puisqu’elle est l’oeuvre de Warren Ellis, un auteur et scénariste de comics généralissime notamment derrière Transmetropolitan ou Hellblazer. Ellis singe parfaitement le romantisme gothique dans la langue de Dracula, parodie le héros désabusé de Fantasy avec Trevor Belmont et charge idéologiquement la série en attaquant à longueur d’épisodes l’hypocrisie ecclésiastique, la force du dogme et la petitesse d’esprit des gens de foi. En humanisant Dracula et diabolisant les prêtres et Abbés, il montre que la Mal est partout, ou en tout cas qu’il n’est pas toujours où on le croit.

Un traitement satisfaisant, mais sans plus

Castlevania n’aura pas de mérite pour son animation. Les techniques abordées restent sobres voir un peu défectueuses par moment (les personnages qui glissent sur le sol au lieu de marcher par exemple). A croire que Netflix ne maîtrise pas encore les techniques d’animations japonaise. Les combats qui devraient êtres dynamiques et divertissants sont plutôt décevants. De plus, certaines scènes à rallonge deviennent franchement ennuyeuses et n’apportent pas assez à l’intrigue. C’est d’autant plus dommage que ce n’était pas ce que laissaient présager les bandes-annonces qui promettaient une série aussi haletante et riche en action que les jeux.

Les fans seront tout de même satisfaits de l’adaptation du troisième opus de la saga. L’intrigue principale est plutôt bien expliquée comme la raison pour laquelle Dracula se déchaîne une nouvelle fois sur Valachie. Nos personnages connaissent un développement plutôt intéressant et tout aussi bien amené que ce soit pour Trevor Belmont, les prêcheurs ou même les évêques de l’église catholique. L’ambiance ainsi que le bestiaire du jeu sont aussi bien respectés avec un Dracula en bonne et du forme et une armée de monstre prêts à en découdre avec les mortels !

Autre bémol : la série est très maigre en contenu. 4 épisodes de 24 minutes ne suffisent pas pour installer une intrigue solide et un développement soutenu pour nos personnages. On a l’impression d’avoir affaire à un long métrage d’animation (mal) découpé en 4 parties. La saga a de quoi nous faire donner naissance à une vraie série animée comme on en connait, avec plusieurs saisons d’une dizaine d’épisodes chacune. Cela permettrait de mieux connaitre nos personnages, leur passé, leurs ambitions et de développer le monde dans lequel ils vivent tout comme l’intrigue principale. Cette première saison est plus un avant gout de ce qui va suivre qu’autre chose.

L’univers de Castlevania à pu s’enrichir et se développer tout au long de ces 30 dernières années avec la sortie de nombreux jeux-vidéo. Aujourd’hui Netflix a tenu le pari de développer cette franchise dans l’animation. Je pense que le pari est réussis car malgré tous ses petits défauts, cette saison n’en reste pas moins une bonne production originale Netflix. On ressent bien l’envie des producteurs de développer cet univers et on pourrait penser que cette première saison n’était qu’une introduction, un amuse-bouche. J’espère sincèrement avoir un meilleur développement des personnages et une plus longue intrigue avec plus d’épisodes dans la saison 2, qui est d’ores et déjà annoncé. 

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