Critique de Line of Fire

Bravoure avant tout

Un film de
Joseph Kosinski
Sortie
13 septembre 2018
Diffusion
VOD

Après ses mal aimés Tron : l’Héritage et Oblivion, Joseph Kosinski revient enfin sur nos écrans avec Line of Fire (Only the brave). Fresque de bravoure très américaine au casting en or : Josh Brolin, Jeff Bridges, Miles Teller, Jennifer Connelly ou encore Taylor Kitsch

Ce récit des Granite Mountain Hotshots va-t-il enfin réconcilier Kosinski et la critique ? Rien n’est moins sûr, mais sa sortie annulée en France pour une diffusion en e-cinéma tranche avec celui qui s’est avant tout fait connaitre pour son travail visuel et ses œuvres au format IMAX. Le film, disponible aujourd’hui en France, s’est il perdu dans les flammes arides d’Arizona pour mieux renaître ?

Juin 2013. Comme chaque année l’ Arizona est ravagé par les incendies de forêt qui déciment la région. Seuls les pompiers certifiés « hotshots » ont la possibilité de se rendre au plus près de l’ennemi pour le combattre. Eric Marsh, chef d’une caserne locale,  et son équipe font tout ce qu’ils peuvent pour obtenir cette qualification qui pourra leur permettre de protéger la ville de Prescott et leurs familles. A force de persévérance ils obtiennent  leur certification et vont devoir affronter l’incendie le plus gigantesque que la région ait connue . Au péril de leur vie, ils vont tenter d’éteindre ce brasier impitoyable. Alors que les flammes progressent inexorablement, leur temps est compté…

Tout feu tout flamme

Joseph Kosinski, spécialiste d’architecture et de modélisation, a toujours eu un rapport viscéral à l’image et à son traitement, et cela dès ses publicités réalisées pour Halo 3 ou encore Gears of WarUne attirance marquée pour une esthétique forte qu’il a entretenu et qui fait sans aucun doute la force de ses deux premières œuvres majeures, Tron : l’Héritage et Oblivion. C’est donc sans surprise que, et cela dès le premier plan du film, Line of Fire ne déroge pas à la règle et se démarque par son travail visuel et sa photographie, une nouvelle fois signée Claudio Miranda. 

Kosinski insuffle une force et une puissance magistrale dans ses images, modelant sa réalisation aux montagnes, aux forêts et à leur feux, pour en faire ressentir le danger et instaurer la nature comme seul véritable antagoniste du film. Tout cela découle d’un cheminent purement visuel, amenant une identification rapide et efficace au groupe de protagonistes que le film nous fait suivre le long de ces 2h14.

Si la puissance visuelle de Line of Fire est indéniable, le film peut montrer ses limites dans sa forme plus académique et patriotique qui risque d’en décourager certains. En effet malgré sa réalisation très efficace et utile a l’avancée du long métrage, Kosinski fait le choix de rester dans la retenue. Une retenue qui fonctionne parce que contrebalancée par sa direction d’acteur et le travail musical de Joseph Trapanese qui transporte le film dans un tout autre niveau.

Pas de fumée sans feu

De par son sujet inspiré d’une histoire vraie le film accumule certains clichés du genre sans pour autant s’engouffrer dans « l’histoire vraie héroïque et générique » et arrive à sortir du lot avec des personnages attachants, bien écrits et particulièrement bien interprétés. Chaque plan transpire de bravoure, la bravoure de ce groupe prêt à se sacrifier pour protéger le plus grand nombre. Certes cette facette héroïque n’est pas dépeinte avec la finesse que l’on aurait pu espérer pour en faire un grand film, mais son efficacité est redoutable.

La bande originale de Joseph Trapanese accompagne à la perfection ces actes héroïques d’un métier finalement méconnu du grand public et que Josh Brolin décrit « comme la dernière profession non corrompue et intouchable ».

Sans prétention ni tromperie, Kosinski livre un Line of Fire dans lignée des grosses productions américaines, sans le patriotisme appuyé, mais avec son groupe d’héros masculins héroïques jusque dans la tranchée.

Malgré ce qui sur le papier ressemble aux clichés du genre, il arrive a en dégager une émotion non contrôlée et un spectaculaire non contenu. On est impressionnés, on rit et on pleure devant un Line of Fire qui utilise à raison son classicisme pour nous emmener là où l’on ne l’y attendait pas. Conçu pour être projeté dans les plus grand formats possibles, le film en devient presque trop spectaculaire pour une sortie sous le format e-cinéma, dommage… On espère maintenant que Joseph Kosinski réussira un tel tour de force avec Tom Cruise sur son Top Gun 2

4

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